Depuis 2005, c'est mon mari qui m'entraîne et à son côté j'ai quasiment tout gagné. » Sur la deuxième marche du podium en Grèce, Souhad Ghazouani était pourtant descendue d'une marche à Pékin. « Si on m'avait laissée dans la bonne catégorie de poids, j'aurais pu obtenir l'or dès 2008, mais on m'a fait descendre et j'étais un peu trop faible. » Pour sa troisième expérience aux Jeux, la Nordiste, qui arrivait en position de grande favorite après son titre mondial 2010 et son record du monde (147 kg) cet hiver, ne voulait pas laisser passer sa chance. « J'étais pressée de savoir qui de la Chinoise ou moi allait l'emporter. Pour la première fois, au lieu de commencer avec une petite barre à 135 ou 137 kg, j'ai démarré mon concours à 146 kg et j'ai réussi à la soulever, se réjouit-elle. Ensuite, j'ai fait deux tentatives à 150 kg où j'ai commis une erreur et le monsieur qui nous donne les barres en a commis une autre en me la donnant alors que j'étais mal positionnée. Mon dernier essai était à 148 kg, pour moi il était réussi, mais le jury ne l'a pas validé sans que je comprenne pourquoi. » Une décision sans conséquence puisque la Chinoise Tan Yujiao, sa dauphine, n'a pas fait mieux que 139 kg. Tout juste a-t-elle été privée d'un nouveau record du monde, mais l'or et le record paralympique suffisaient largement à son bonheur. « Je crois que je ne réalise pas vraiment encore, même si j'ai bien savouré la remise des médailles, La Marseillaise m'a donné des frissons, avoue-t-elle. Pour le record du monde, je pense pouvoir faire 155 kg, ce sera pour cet hiver en Coupe de France ou l'été prochain aux championnats de France. » Cerise sur le gâteau, Souhad Ghazouani devient, valides et handisports confondues, la première Française médaillée d'or aux Jeux de l'histoire de l'haltérophilie. •