Déjà impliqué dans tout un tas de maladie, le tabac est aujourd’hui accusé de faciliter la fonte de la masse musculaire pendant la vieillesse provoquant ainsi un déclin accéléré avec une perte d’autonomie précoce.
La recherche clinique a déjà établi que les fumeurs avaient tendance à avoir une masse musculaire inférieure aux non-fumeurs. Mais jusqu’ici les raisons de cet état n’étaient pas vraiment connues. Un groupe international de scientifiques a découvert que la cigarette altère le renouvellement quotidien des cellules musculaires. Leur travail prouve que le tabagisme est susceptible d’aggraver la sarcopénie, c'est-à-dire la perte musculaire liée à l’âge ou à un désordre neurologique.
La cigarette nuit aussi aux muscles
Pour arriver à cette conclusion, il a fallu comparer la synthèse de protéine musculaire d’un groupe de non-fumeurs et d’un groupe de gros fumeurs (au moins un paquet par jour durant 20 ans). Pour mesurer la synthèse quotidienne de cellules musculaires, les scientifiques ont injecté à chacun des sujets un cocktail d’acides aminés (les constituants de base des protéines) marqués pour être reconnaissables une fois intégrés dans les tissus. Ils ont ensuite procédé à des biopsies musculaires afin de déterminer combien d’échantillons s’étaient transformés en protéines qui contribuent à l’entretien quotidien de la masse musculaire.
Le résultat est sans appel : les fumeurs fabriquent chaque jour moins de muscles que les non fumeurs. En poussant plus loin les investigations, la cigarette semble agir sur les taux de myostatines, protéine inhibant la croissance musculaire et de MAFbx, une enzyme décomposant les protéines des muscles, qui sont sensiblement plus élevés chez les fumeurs.
Ces essais semblent donc prouver que le tabac nuise non seulement aux poumons mais aussi à biens d’autres organes ou tissus comme les muscles. Un argument de plus pour arrêter de fumer avant d’avoir « consommé » tout son capital musculaire.
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